«L’histoire devrait passer aux aveux» (Michelet)
Il est indéniable que l’innovation technologique et culturelle qui bat son plein en Israël, ne cesse d’étonner le monde entier et de sidérer tous les «Moyen-Orientaux» qui en sont encore au stade de peuples en voie de développement, selon la formule consacrée. Mais d’où vient cette si grande différence de situation, économique, sociale, militaire?
On pourrait penser que, occupant la Terre Sainte, les Israéliens bénéficient des faveurs du ciel! Mais alors pourquoi les Palestiniens, originairement juifs devenus successivement chrétiens puis majoritairement musulmans, vivant sur cette même terre depuis des siècles et des siècles n’en profitent-ils pas autant que leurs voisins venus d’Europe pour les coloniser? Tout cela nous semble bien difficile à éclaircir et à expliquer. D’autres auraient affirmé que les voies du Seigneur sont parfois inaccessibles. La connaissance de l’Histoire, dit-on, peut aider à comprendre le présent. Examinons, dans les grandes lignes ce qui s’est passé sur cette terre, aux uns promise et aux autres enlevée.
La spoliation des terres sous l’occupation britannique
Dés la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, fuyant les pogroms et une maltraitance raciste sans cesse renouvelée, des Juifs d’Europe centrale et de Russie tsariste s’installent en Palestine Ottomane sur des terres achetées et financées par la diaspora et en particulier par les richissimes banquiers de la famille Rothschild. Le Royaume-Uni qui occupe militairement la Palestine depuis 1917, consacre juridiquement les implantations juives en promulguant la fameuse Déclaration Balfour que les sionistes estiment être le feu vert à la réalisation de leur formidable projet de création d’un Etat Juif sur la terre où vivent les Palestiniens. Tout cela est profondément bouleversant et va contribuer à la colonisation accélérée et organisée par les sionistes pour qui la population indigène n’existe pas… celle-ci va réagir brutalement en se rebellant contre l’accaparement des terres par les sionistes. Cette rébellion des Palestiniens va obliger les Britanniques à freiner l’afflux d’immigrants juifs dès 1936.
La manne financière de la RFA
En Août 1933, pour contourner les obstacles mis en place par les Britanniques afin de délimiter l’immigration juive en Palestine, les sionistes vont se montrer très créatifs: ils vont signer avec les nazis, d’une manière insolite et inattendue, un contrat de transfert (Haavara) qui permettra à plusieurs dizaines de milliers de riches Juifs Allemands de s’installer en Palestine en y amenant leurs capitaux et leur savoir-faire. L’économie locale va progresser très rapidement en qualité et en quantité sans pour cela améliorer la vie de la majorité des Palestiniens car les sionistes veillent à ce que les nouveaux investissements profitent avant tout à leurs partisans. Cette nouvelle assise va renforcer l’Agence Juive, qui constitue le proto-gouvernement sioniste en Palestine, qui va ainsi moderniser son environnement socio-économique. Deux ans après la fin de la deuxième guerre mondiale et la découverte de l’horreur de la Shoah, les grandes puissances sous pression politique et morale des sionistes vont faire voter par l’ONU la partition de la Palestine. Toujours pragmatiques et innovateurs, les sionistes proclament la création d’Israël le 15 Mai 1948 tout en expulsant manu militari les Palestiniens de leur terre ancestrale (prés de 750’000 d’entre eux perdront leurs foyers et leurs terres agricoles[i]). Dés 1952, ils vont négocier, avec la RFA, un accord financier en dédommagement pour les crimes contre l’humanité commis par le régime nazi durant la deuxième guerre mondiale. La manne financière que va récupérer l’Etat israélien va jouer un rôle décisif pour la prospérité et le renforcement de la puissance de cet Etat qui en a bien besoin pour mener ses guerres d’extension territoriale. Pour ce faire, l’alliance avec la France va le doter de l’armement (chars, avions… bombe atomique) qui lui assurera la suprématie définitive sur ses ennemis de la région.
Le soutien technologique de la France
L’inventivité du sionisme est débridée et va se manifester dans un domaine très peu connu du grand public! En 1956, Nasser l’Egyptien ose nationaliser le canal de Suez: la France et le Royaume-Uni décident de le punir en associant Israël à l’expédition militaire planifiée. Pour des raisons diplomatiques, les Israéliens, se sentant menacés par le nationalisme arabe, seront les premiers à intervenir militairement mais ils estiment qu’ils courent un risque international énorme; c’est pourquoi ils vont demander aux Français une compensation: leur aide pour fabriquer la bombe atomique. Guy Mollet, le Premier Ministre Français accepte le marché! C’est ainsi que les sionistes ont introduit l’arme nucléaire en Terre Sainte. Comme nouveauté technologique, chacun l’appréciera à sa juste valeur!
Apports financiers des USA et de l’Europe, apport humain de la Russie
Financements, investissements des USA, de l’AIPAC, des puissants évangélistes US, de l’Europe vont stimuler la créativité des Israéliens. Il apparait qu’Israël, après vingt ans d’existence, a reçu plus d’aide financière que les montants attribués par le plan Marshal destinés à la reconstruction de l’Europe détruite durant la deuxième guerre mondiale[ii]. L’apport humain n’est pas en reste: l’exemple le plus probant est celui de l’émigration de citoyens Russes à partir de 1990. Selon Josette Alia dans son livre «Etoile Bleue, Chapeaux Noirs», 800’000 juifs russes se sont installés en Israël et ont constitué un apport qualitatif décisif pour la nation start-up et en particulier pour la «Shalom Valley». Tous les domaines économiques sont concernés: l’agriculture, la biologie, l’informatique et surtout le domaine militaire (drones, armement léger anti-guerrilla…) dans lequel les industriels Israéliens se targuent qu’ils testent leurs produits en réel (Gaza, en particulier, constitue un champ d’expérimentation idéal). Peu importe le nombre de victimes humaines, ils savent qu’ils ne seront jamais poursuivis, leurs protecteurs veillent à ce que cela ne se produise pas et que les résolutions onusiennes ne seront jamais appliquées.
L’année 2018 a vu surgir sur le terrain un couple homme/machine à l’efficacité infernale. Les cibles visées et atteintes sont multiples: enfants, adultes de tout âge, journalistes… qui manifestent pour un retour à la maison (comme tout un chacun le ferait s’il en était empêché) le long de la «frontière» qui sépare Gaza d’Israël. Ce couple issu de la technologie et du savoir-faire israéliens a provoqué la mort de 190 personnes et en a blessé des milliers. Ces gens, désarmés, ont été atteints avec une précision diabolique par des groupes issus de la créativité et de l’innovation sionistes spécialement armés et entrainés: LES TUEURS D’ELITE!!!
H.Mokrani, octobre 2020
[i] Ilan Pappe, Le nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, février 2015
[ii] Roger Garaudy, L’affaire Israël, page 177, Papyrus éditions, mars 1983