Black lives matter
Palestinian lives matter… too
La vie des noirs compte, celle des Palestiniens compte… aussi
RACISME et racisme, parallélisme
Le racisme n’a pas de frontière. Les méthodes racistes n’en ont pas non plus et prolifèrent à travers le monde. Victime de la violence policière raciste toujours en vigueur dans son pays, George Floyd, un afro-américain de 46 ans, va être enterré aujourd’hui, 9 Juin 2020, à Houston, sa ville natale du Texas. Depuis le début de l’exploitation des esclaves noirs il y a quatre siècles, le traitement raciste de cette population n’a jamais vraiment cessé aux Etats Unis. Certes, depuis la fin de la guerre civile (dite de sécession) en 1865 l’esclavage est aboli, mais les pratiques racistes sont encore présentes au sein de la société américaine dont certains groupes refusent de considérer que tous les citoyens vivant dans cette société ont les mêmes droits et devoirs. Malgré les luttes incessantes des différentes minorités, le racisme demeure actif et violemment nocif. De nombreux incidents létaux, comme celui subi par George Floyd, démontrent que le racisme demeure profondément ancré dans cette société. Cet assassinat filmé en direct et diffusé sur les réseaux sociaux a, aux Etats Unis et dans de nombreux pays, provoqué des manifestations de colère pacifistes mais aussi parfois brutales. Ces réactions de dénonciation du racisme prouvent que les gens ne sont pas indifférents aux actes iniques et qu’ils ne se laisseront pas anesthésier.
À quelques milliers de kilomètres de Minneapolis, le 29 et le 30 Mai, deux Palestiniens, dont un handicapé, sont tués par les forces d’occupation sionistes israéliennes à Jérusalem-Est et au nord-ouest de Ramallah. Iyad Khairy al-Hallaq (32 ans) et Fadi Adnan Samara Qa’d (37 ans) ne portaient pas d’arme et ont été abattus à distance. En Palestine occupée il ne se passe pas un jour sans qu’un assassinat ne soit perpétré par les forces sionistes à l’encontre de la population civile palestinienne, comme le montrent de nombreux sites spécialisés du réseau internet. Ces crimes, jamais sanctionnés par la justice de l’Etat sioniste, n’ont rien de nouveau et sont peu évoqués par la presse mais sont notés par des associations qui en font une triste comptabilité (voir par exemple le site américain https://ifamericansknew.org/ (iak) dont les statistiques débutent en l’an 2000). Des photos montrant l’immobilisation brutale de civils palestiniens par les forces sionistes lors de manifestations contre l’occupation sont sidérantes: semblables à celles qui montrent l’étouffement de George Floyd, le processus d’immobilisation des suspects est exactement le même en Palestine et à Minneapolis: le genou du policier s’appuie fortement et sans ménagement sur la nuque de la victime avec le risque de lui briser une vertèbre ou d’entrainer sa suffocation mortelle.
Quel est donc ce lien qui fait que les polices américaine et israélienne sont si proches qu’elles utilisent des méthodes semblables et si terribles qu’elles peuvent entrainer la mort de personnes souvent innocentes de délit grave et ne méritant pas la sentence de mort? À la base de ce comportement se trouve le mépris profond des personnes appréhendées ou, en d’autres termes, le racisme de l’agresseur envers l’agressé. Il est notoirement connu et accepté par un grand nombre des membres de ces sociétés que dans l’une les êtres humains à la peau noire sont inférieurs à ceux qui ont la chance d’avoir une peau plus claire (et par conséquent leur vie ne vaut pas bien chère) et que, dans l’autre, le Palestinien est un sous-homme qui à la limite n’existe pas (son éliminationimporte donc peu). D’autre part, ce qui favorise les comportements assassins des policiers de ces deux pays est le fait qu’ils sont rarement sanctionnés par la justice de leur pays ce qui les encourage à assouvir leur haine raciale au détriment de ces groupes humains sur lesquels ils exercent une autorité incontrôlée. Chacun sait que l’impunité est source première d’abus à l’encontre des plus faibles socialement. Le troisième élément qui rend similaires la manière d’agir de ces polices est bien sûr la coopération de leurs gouvernements à tous les niveaux: politique, économique, militaire, diplomatique, culturel… En un mot, les Etats-Unis sont le grand protecteur d’Israël qui profite de leur savoir et de leur richesse. Pourtant, dans le domaine de la répression policière c’est Israël qui va transmettre à son grand allié un savoir-faire et une expérience uniques au monde. Les forces sionistes avaient, dans les années soixante, bénéficié du savoir-faire français acquis pendant la guerre d’Algérie. Des officiers israéliens s’étaient rendus à Alger pour apprendre à combattre les rebelles qui luttaient pour la liberté de leur pays. Il est vrai qu’ils avaient à lutter contre un ennemi similaire, les Palestiniens combattaient aussi contre la colonisation de leur terre. Depuis plus de cinquante ans, la police sioniste met au point et expérimente des méthodes de répression violente dont elle peut observer les effets directement sur les manifestants palestiniens qui ne cessent pas de manifester contre l’invasion de leur terre et l’application de leur droit à retourner chez eux. Un article datant du 03 juin 2020 écrit par William A. Cook publié par «Chronique de Palestine» met en cause cette coopération mortifère, notamment la formation de la police de Minneapolis: «Pourquoi les Américains devraient-ils payer pour la formation de la police qui utilise comme méthodologie d’action les tactiques que l’état d’Israël a apprises en utilisant l’emprisonnement, la torture et les tactiques de contrôle expérimentées sur des personnes qu’il ne reconnaît pas comme citoyens, des personnes à qui on refuse l’accès aux autoroutes construites par Israël pour l’usage exclusif des juifs, ce qui s’appelle de l’apartheid et un comportement non démocratique, c’est-à-dire des Palestiniens » ?
Le racisme américain et le racisme sioniste israélien, bien que d’origines différentes, se rejoignent dans l’expression de la haine qu’ils témoignent, respectivement, aux afro-américains, parce qu’ils ont la peau noire et aux Palestiniens parce qu’ils seraient d’origine Arabe.
La politique du gouvernement américain apporte un soutien sans faille à celle du gouvernement sioniste et ferme les yeux sur son contenu raciste dont témoignent de nombreuses lois promulguées en Israël et dans les territoires occupés et qui représentent des violations flagrantes des lois internationales.
La formidable mobilisation après le meurtre de George Floyd n’appelle-t-elle pas une mobilisation internationale pour défendre le droit à la vie des Palestiniens? Après tout, il s’agit, dans les deux cas, de lutter contre le racisme. Mais que faire pour que cela change effectivement? Pour ne plus être complice de crimes contre l’humanité et d’apartheid qui durent depuis 72 ans en Palestine, ne faudrait-t-il pas rompre toute relation avec l’état sioniste coupable de les pratiquer dans l’impunité?
Mokh, 9 Juin 2020