L’histoire devrait passer aux aveux ( Michelet )
Depuis plus d’un mois , le coronavirus sévit dans le monde , en particulier en Europe et en Chine .
Cette pandémie accable durement les populations qui constatent avec stupeur que la toute puissance de la technologie moderne ne l’a pas mise à l’abri de ce fléau mortel représentant les temps anciens et révolus.
Le confinement de la population est quasi généralisé là où le virus apparaît , le seul remède préconisé pour éviter sa propagation est de suivre le mot d’ordre : « restez chez vous » ! Les gens ne peuvent plus vivre normalement , librement , circuler sans entrave , travailler et étudier , consommer sans limite …Une armada de thérapeutes, de psychologues fait de son mieux pour limiter les dégats physiques et psychologiques de cette population désemparée qui fait face à l’inconnu. Malgré les souffrances et les deuils insupportables les gens respectent , en général , les directives gouvernementales, conscients du bien public et de la sécurité sociale . Ils ne sont pas contraints mais se sentent obligés . Bien sûr , chacun est persuadé que cette situation ne durera pas, cela cessera dans quelques semaines, tout au plus dans quelques mois. Cet immense espoir est la meilleure arme pour lutter efficacement contre ce fléau inattendu que dame nature a érigé, peut-être contre les abus humains intempestifs.
Cela nous amène à considérer une autre forme de confinement inhumain, pas naturel et qui persiste depuis des années. il est imposé à une population de plus de deux millions d’habitants par une armée puissante et suréquipée . Il s’agit de Gaza, ce territoire que l’on caractérise communément de « prison à ciel ouvert ». Dans le monde, nombreux sont ceux qui , forts de leur nouvelle expérience, vont découvrir les limites que le confinement médical impose à leur vie. Ainsi comprendront-ils plus facilement et plus profondément ce que subissent et supportent les Palestiniens dans leur enclave de Gaza et en Cisjordanie occupée. La densité de population à Gaza est la plus haute au monde (deux millions de personnes vivent sur 360 km carrés, soit 5500 habitants au kilomètre carré). La majorité y vit dans des camps de réfugiés aux conditions d’hygiène et de confort les plus précaires : l’accés à l’eau est restreint drastiquement, l’électricité est rationnée au strict minimum , les soins à la population sont réduits depuis la destruction de nombreux centres de santé par les bombardements de l’armée israélienne, 30% de la population est réduite au chômage , les règles de confinement sont strictes , rigoureusement appliquées ce qui interdit pratiquement les déplacements à l’extérieur de ce minuscule territoire. Sans nul doute ,les Palestiniens sont des gens comme tous ceux qui habitent la planète terre. Ils ont des enfants ,des épouses ,des époux ,des parents et aspirent à vivre dans la joie ,dans le bonheur tout en subissant aussi des peines. Mais ils en sont empêchés et lorsqu’ils se rebellent contre cette réduction de leur vie, l’État sioniste leur envoie ses tueurs d’élite pour les décourager ( selon l’OCHA 31514 Palestiniens ont été blessés et 279 tués du 30 mars 2018 au 30 Avril 2019 ;pendant la même période , 56 Israéliens ont été blessés et 2 tués).
Les ONG opérant à Gaza tirent la sonnette d’alarme : une double peine menace les Gazaouis : en plus de toutes les restrictions qui leur sont imposées par le blocus israélien, le coronavirus y a fait ses premières victimes. En fait c’est une triple peine que les Gazaouis vont devoir affronter. Aux deux premières évoquées (blocus politique et restrictions économiques) , une troisième , inhérente à leur situation épouvantable , va certainement les atteindre : le manque cruel de soins, de tests de dépistage vont entrainer une extension rapide de la pandémie. C’est pourquoi, et encore plus qu’auparavant, le blocus de Gaza doit être levé dans le cadre d’une solution juste au confinement forcé de cette population contrainte à l’exil après la colonisation sioniste de leur pays d’origine. Cet espoir pourrait émerger de la prise de conscience de ceux qui subissent un semblable confinement mortifère et qui en mesurent toutes les conséquences sur la vie de tous les jours. Le virus du sionisme colonialiste doit être éradiqué de la terre palestinienne où il sévit depuis plus d’un siècle en expropriant , en expulsant, en emprisonnant les autochtones qui sont empêchés de retrouver leurs foyers et leurs terres d’origine. Cette ignominie se déroule dans l’indifférence et « le silence assourdissant du monde » qui sait et ne fait rien. Aucune action réelle n’est entreprise contre l’Etat voyou sioniste qui ne respecte pas la loi internationale (sauf quand elle est en sa faveur) et continue la colonisation des terres palestiniennes tout en étant à l’abri de sanctions contraignantes qui l’obligeraient à cesser d’entraver la Vie de ceux qui y demeurent.
Un remède simple existe pourtant pour mettre fin à cette ignoble occupation : la Justice, fondée sur le droit des populations à vivre dignement et qui doit être rendue sans aucune référence idéologique.
Le 30 Mars 2020 , Jour de la Terre en Palestine