Nouvelles de Ziad

Chers amis, 

Long tél avec Ziad cet après-midi (mauvaise qualité mais on a pu échanger quand même)

Il m’a expliqué qu’il faut attendre avant de faire quelque chose financièrement pour les aider. Il a confirmé qu’ils prennent en Egypte 25 % des sommes et qu’ensuite, les denrées sont si chères que cela ne vaut pas vraiment la peine.

40 camions par jour : 30 venant d’ONG qui amènent de la farine, quelques boîtes et fds pâtes parfois. 10 qui sont du secteur privé, extrêmement cher. : ils amènent de la viande, légumes, hors de prix. … quand ils arrivent et quand tout n’est pas dégelé dans le camion. Il en faudrait 500 …

Il a plusieurs petits projets dont il parlera lorsque la situation le permettra.

En ce qui le concerne, il est égal à lui-même, courageux, digne, résilient. Il emploie lui-même ces mêmes termes pour parler des Gazaouis…

Il pense que ceux qui sont restés au nord (dont lui) sont contents et fiers de l’avoir fait. Ils ont pour la plupart déjà vécu la Nakba car ce sont les personnes plus âgées qui sont restées (il est de 66 et a vécu 5 guerres à Gaza, sa mère a vécu la Nakba, elle vient de Jaffa je crois mais j’ai mal entendu… y-t-il une ville qui s’appellerait Jaza ?).

Les jeunes ne comprennent pas forcément cet attachement à ce coin de terre. Par contre maintenant, ils vivent plus mal car dans des abris de fortune, des tentes, loin de leur famille et de leurs amis. Ziad pense que c’est encore plus difficile qu’au nord où il est, même s‘ils n’ont pas assez d’eau, de vivres, pas de médicaments, etc… mais au moins ils sont « chez eux », hébergés dans leur famille (il en est à sa 5ème « maison » !!).

En ce qui concerne la trêve, il a de l’espoir et en même temps pas du tout … il dit bien qu’une trêve de 40 jours, c’est juste le temps de récupérer les otages et ensuite on les bombardera de nouveau… Je ne le sens pas très confiant.

Il est très en colère contre les mouvements de répression dont il entend parler aux USA particulièrement dans les unis, les manifs pro-palestiniennes, etc.

J’ai demandé s’il avit des nouvelles des jeunes traductrices : il est en contact mais la plupart d’entre elles (comme la plupart des jeunes) sont dans le sud.

Voilà, téléphone riche en émotion, il remercie le CAP, la famille, les amis pour notre aide et m’a rappelé à quel point le fait de savoir qu’il y a quelqu’un qui pense à eux et qui continue d’y croire est important pour lui et ses amis.

« il n’arrive pas à décrire l’horreur »

Oublié de vous dire…

Ziad m’a dit que les images que l’on peut voir sur les réseaux ne reflètent pas la réalité. La réalité est pire encore…

Il m’a dit qu’il écrit parfois des textes pour décrire la situation mais qu’il les détruit avant de les envoyer, conscient du fait que cela n’est pas ce qu’il voudrait pouvoir dire… pas assez… qu’il n’arrive pas à décrire l’horreur.

Il m’a aussi confié que quand la guerre sera finie, il écrira un livre pour raconter ce cauchemar (s’il est vivant a-t-il ajouté).

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