Nouvelle mission: naviguer vers Gaza

Gaza est sous le coup d’une occupation illégale par mer, terre et air depuis 18 ans, largement documentée et condamnée par le droit international. Avec la Global Sumud Flotilla, l’objectif est de défier cette violation par une action directe humanitaire coordonnée et non violente de plusieurs bateaux simultanés et de créer un corridor humanitaire que les pays et les organisations et institutions internationales qui ne sont pas complices de ce génocide peuvent enfin utiliser pour fournir toute l’aide dont le peuple palestinien a besoin en ce moment.

Soutenir le projet: https://chuffed.org/project/138809-global-sumud-flotilla et https://waves-of-freedom.ch/fr/

Informations: https://globalsumudflotilla.org

Retour de la marche vers Gaza

La marche mondiale vers Gaza, une mobilisation de la société civile visant à briser pacifiquement le blocus israélien et à permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, a rassemblé en juin 2025 plus de 4 000 personnes venues de 80 pays. Le projet était de marcher jusqu’au point de passage de Rafah depuis l’Égypte, mais les personnes participantes en ont été empêchées. Elles n’abandonneront pas pour autant et préparent un nouveau projet avec la Global Sumud Flotilla (voir article dédié à ce projet).

Notre camarade José fait part de son expérience: >lire l’article

28. Pour la Palestine, j’accuse…

Pour la Palestine,   J’ ACCUSE*…

J’accuse le sionisme naissant de la fin du 19ème siècle d’avoir ignoré la présence du peuple palestinien sur la terre qu’il convoitait.

J’accuse le sionisme , d’avoir comploté avec le Royaume Uni pour établir la Déclaration Balfour en 1917, promesse totalement illégale de la terre de Palestine à ce mouvement en échange d’inciter les États Unis d’Amérique à entrer en guerre et qui niait la présence du peuple palestinien sur sa terre ancestrale.

J’accuse le Royaume Uni, puissance prépondérante, d’avoir inventé en 1920, la formule du mandat pour camoufler la colonisation de la Palestine et imposer ainsi la Déclaration Balfour pour y créer un foyer national juif.

Prochains stands du CAP

Le CAP tiendra un stand à Neuchâtel cesamedi 30 août à la rue du Bassin (devant le Temple du bas), entre 10h et 13h. Venez vous informer, nous informer, acheter des articles de Palestine ou simplement papoter, et servez-vous du matériel mis à disposition gratuitement (autocollants, stickers, flyers, bracelets …). Au plaisir de vous y rencontrer!

Le prochain stand au marché de la Chaux-de-Fonds est exceptionnellement agendé au 13 septembre. Après, il se tiendra en principe tous les premiers samedi du mois. Pour les prochaines dates, se référer au menu Marchés -> Stands sur les marchés.

Gaza meurt de faim

Après 22 mois de cette agression horrible, la situation va de mal en pis dans la bande de Gaza.

En plus des bombardements intensifs et incessants, l’insécurité, les sentiments d’angoisse, de peur, d’inquiétude, d’attente, notamment dans le nord de la bande de Gaza, une vraie famine s’installée.

Et moi, personnellement, je vis… Je suis en train de vivre la détresse totale.

C’est difficile de raconter, de décrire tant la situation est horrible. Depuis presque deux semaines, il n’y a quasi rien sur le marché. Les produits sont introuvables et le peu qu’on y trouve, ce sont quelques pâtes, quelques boîtes de conserve, lentilles, haricots blancs, petits pois, ça coûte très très cher, des prix impensables.

Je vais tous les jours au marché et je reviens sans rien. Cela me fait de la peine pour les enfants, pour les gens qui habitent avec moi. Tout le monde souffre.

La solidarité familiale et sociale qui a toujours été un point fort dans l’enclave palestinienne, même assiégée, est devenue minimale.

En ce qui me concerne, je reste parfois deux ou trois jours sans rien manger. Je préfère donner un morceau de pain pour mes enfants au lieu de manger. On est arrivés à une situation catastrophique.

Seuls deux ou trois camions de ravitaillement passent par jour, destinés aux organisations internationales, organisations qui mettent leur contenu dans leurs dépôts sous prétexte qu’il n’y a pas assez pour distribuer à tout le monde. Ces dépôts sont régulièrement attaqués par des groupes armés ou par des personnes affamées.

Le soir, il y a des groupes armés ou des personnes affamées qui volent ces denrées alimentaires et les organisations internationales disent qu’elles ne peuvent rien faire. Je ne sais pas, est-ce qu’elles ont leurs propres clientèles, ou est-ce qu’elles sont complices de ce piège mortel, de cette famine utilisée comme arme de guerre par l’occupation ?

Ces centres sont gérés par une société américaine, des mercenaires américains complices avec l’occupation.

Les cartons contenant des sacs de farine et de la nourriture sont jetés hors des camions et quand la population affamée s’approche pour récupérer quelques sacs ou quelques boîtes de conserve, l’occupation lui tire dessus.

Depuis le 27 mai jusqu’à fin juillet 2025, il y a presque eu 1130 morts et 6900 blessés palestiniens. Cela montre que ce plan de créer ces centres de distribution gratuite, est un piège mortel pour les Palestiniens de Gaza.

Il y a de plus des commerçants malhonnêtes qui récupèrent l’aide puis la revende beaucoup plus cher à Gaza ville. Exemple : Si un sac de farine de 25 kg s’achète 250 € (10 € le kilo) il sera revendu 50 à 60 € le kilo à Gaza ville. Pour 1 kg de sucre, il faut compter 130 €. 1 kg de riz, 80 € !  Impensable !

Le problème, c’est qu’il n’y a plus ni autorités, ni gouvernement, ni société civile pour gérer la situation, organiser le marché et contrôler les prix. Sans prendre en considération les besoins énormes de toute une population civile, les commerçants décident eux-mêmes des prix pour profiter au maximum, les augmentent, même si les produits ont été soit volés, soit récupérés gratuitement, soit achetés à très bas prix par des personnes qui ont pris de grands risques pour aller les chercher.

Comment la population survit-elle dans cette situation extrême ? Personnellement, je souffre et, pourtant, je fais partie de la classe moyenne.

Avec d’autres habitants, nous avons décidé de boycotter les commerçants qui profitent, mais jusqu’à quand ?

Je dois nourrir mes enfants, mais c’est trop cher.

Je me pose toujours la question : est-ce que je suis têtu ? Est-ce que, parce que j’ai refusé de quitter Gaza, j’en paie aujourd’hui les conséquences ? Je ne sais pas. Mais c’est difficile de raconter, de décrire ma détresse totale, mon incapacité d’agir dans cet enfer, parce que c’est l’impuissance totale.

Et pourtant, moi, je suis privilégié parce que j’ai des amis, j’ai des réseaux. Je parle avec une dizaine de personnes par jour sur Internet. On échange, on discute, ils me soulagent, m’envoient des photos, des vidéos de la solidarité.

Je suis actif dans la société civile, j’essaye de soulager la douleur des enfants, leur peine d’être privés de tout en organisant des activités, en distribuant des jeux, mais à l’intérieur de moi-même, trop, c’est trop. Je souffre au quotidien.

 Je suis malade, je n’arrive pas à me soigner. Il n’y a pas d’hôpitaux, il n’y a pas de médicaments, il n’y a pas de laboratoire, donc la situation est terrible.

Je ne sais pas quoi faire. Le sentiment d’impuissance est horrible. Et pourtant, comme je viens de le dire, moi j’ai un réseau, je parle avec les gens… J’essaye de passer beaucoup de temps en écrivant, en témoignant, en échangeant avec les amis, les solidaires, mais trop, c’est trop.

Néanmoins, pour une fois, j’ai décidé de laisser tomber mon orgueil, et j’ai demandé de l’aide par l’intermédiaire de quelques amis français, suisse ou belges ayant des liens avec des structures qui financent des associations à Gaza. Ces associations prétendent distribuer de la nourriture à des centaines de familles dans la ville de Gaza et envoient des photos et des vidéos de leurs actions tous les jours sur les réseaux. J’ai demandé un peu de nourriture pour ma famille et moi, ainsi que pour les déplacés de mon immeuble.

La réponse des associations est qu’elles ne peuvent rien fournir car tout est cher. Mais comment font-elles alors pour nourrir des centaines de familles comme elles le prétendent, photos et vidéos à l’appui ? Pourquoi ne peuvent-elles pas m’envoyer quelques denrées alimentaires ou des repas chaud ?

On sent que tout le monde est complice pour briser la volonté de la population civile déjà épuisée et horrifiée.

Imaginez-vous, les gens sont en train de tomber dans la rue. Souvent, quand je sors le matin pour chercher de l’eau potable, du bois ou de la nourriture, je vois des jeunes – je ne parle ni des enfants ni des personnes âgées – mais des jeunes de 20 à 25 ans qui tombent dans la rue parce que ça fait plusieurs jours qu’ils n’ont pas mangé.

Jusqu’à jeudi 24 juillet 2025, 115 palestiniens dont 85 enfants sont morts à cause de la malnutrition.

Il n’y a rien, il n’y a rien dans le nord, il n’y a rien dans la ville de Gaza, tout est très cher. Jusqu’à quand va-t-on pouvoir supporter l’insupportable ? On est toujours là, on essaye de tenir bon, on essaie de montrer qu’on est fort, mais trop c’est trop.

Quel que soit le témoignage, la réalité est plus dure que les photos et les vidéos envoyées sur les réseaux sociaux.

Il n’y a pas que la famine qui rend la vie insupportable à Gaza. Les bombardements incessants minent le moral des habitants qui ne savent plus où trouver de l’espoir.

Voilà ce que je voulais partager avec les amis. Peut-être que cela va me soulager un peu…

ZM, 24 juillet 2025

Newsletter du CAP

Vous pouvez vous abonner à la Newsletter du CAP en complétant les champs ci-dessous.
Vous serez ainsi informé·e des manifestations concernant la Palestine qui se déroulent dans notre région.

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.